« Hors de question de bousiller notre terrain de jeu »

Stéphane Agnoli
Stéphane Agnoli, directeur de la Tecnica Maxi-Race. Photo DR – www.cassebriquesproduction.com

Les stars du trail sont connues, les organisateurs un peu moins. Coup de fil à Stéphane Agnoli, directeur de la Tecnica Maxi-Race (27 au 29 mai), support des derniers Mondiaux.

En 2011, la Tecnica Maxi-Race a vu le jour. Pourquoi ?

Stéphane Agnoli : « Déjà, parce que le bassin annécien s’y prête. Il s’agit d’un site exceptionnel qui n’est autre que notre terrain d’entraînement toute l’année. Je bossais dans l’organisation d’événements sportifs depuis dix ou douze ans, j’avais donc quelques prédispositions. Et je n’étais pas seul, au contraire. Seul le financement nous manquait. Au final, Tecnica, pour qui je travaillais en tant qu’indépendant, nous a rejoints. La machine était lancée. »

Que retenez-vous de cette première édition ? 

« Il n’y avait que 1000 ou 1100 engagés. On voulait voir le rendu sur les sentiers. Il était hors de question de bousiller notre terrain de jeu. Notre objectif : monter en régime doucement. »

Jusqu’à devenir support du championnat du monde de trail l’an dernier…

« On avait évoqué cette possibilité, en rigolant, dès la création de l’épreuve. Hasard ou non, nous y sommes arrivés, en atteignant des chiffres de participation semblables à ceux de l’Ultra-trail du Mont-Blanc avec près de 7500 inscrits sur les différentes courses de la Maxi-Race. Seulement, l’an dernier, il y a eu quelques bouchons dans l’ascension du Semnoz. Du coup, on va passer de 2000 à 1500 traileurs sur le 86 km en mai prochain : une diminution visible également sur les autres courses. Notre but ? Privilégier la qualité. En 2017, on fera évoluer les parcours avec la création d’un 110 km. Le 85 km, lui, passera à 75, ce qui permettra de satisfaire à nouveau 6000 à 7000 coureurs. »

Ou quand organiser rime avec s’adapter…

« Pas le choix ! Dans l’orga’, nous sommes une vingtaine. Il y a Cyril Cointre, une référence de la discipline, mais aussi des sportifs qui flirtent avec les barrières horaires, ce qui nous permet d’avoir une vision globale. C’est important. Maintenant, réduire le nombre de participants entraîne une autre problématique, budgétaire cette fois, sachant que nous devons être irréprochables au niveau de la sécurité (40 000 euros sont réservés aux frais de secours). »

Quand on est organisateur, où trouve-t-on le plaisir ? 

« Dans le sourire des coureurs et/ou des bénévoles. Bon, il y aura toujours 3% de coureurs mécontents mais je préfère retenir les 97% restants, qui sont une vraie source de satisfaction. On travaille chaque année pour tenter de se raprocher des 100%… »

En 2015, vous avez touché au Graal avec les Mondiaux…

« (il coupe) Je ne dirais pas ça. On a surtout touché aux problèmes administratifs, fédéraux et financiers spécifiques à l’accueil d’un Mondial. Maintenant, on a également apporté notre pierre à l’édifice dans l’évolution de cette discipline. On doit désormais regarder devant nous, avoir un cycle d’avance. »

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