Le « trail vrai » selon Lorblanchet

11817165_879730235445124_4381253361641954556_n
Thomas Lorblanchet après sa traversée du Massif-Central, via le GR4. Photo DR – Facebook, Thomas Lorblanchet.

L’Auvergnat Thomas Lorblanchet, 35 ans, nous livre sa vision du trail-running. Avec sincérité.

L’entretien téléphonique a duré une vingtaine de minutes. C’était jeudi dernier, en soirée. La réflexion qui s’en suivra risque de se prolonger (beaucoup) plus longtemps. Les mots de Thomas Lorblanchet résonnent encore et les interrogations demeurent. « Après quoi court-on ? » « La planète du trail-running tourne-t-elle dans le bon sens ? » « Que faire pour l’améliorer ? »

Il y a bien longtemps que le quadruple lauréat des Templiers (2007, 2008, 2010, 2013), kinésithérapeute au quotidien, planche sur le sujet, chagriné par le « formatage » d’une discipline qui grandit à vitesse grand-V. Ce n’est donc pas un hasard s’il ne fait plus partie d’une Team, au sein de laquelle l’improvisation et l’imagination n’ont plus trop leur place. « Il me semble qu’on perd un peu de notre liberté d’avant, confie le natif de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Parfois, on se prend la tête pour rien. Tout est hiérarchisé. Sur les courses, c’est pareil. Il y a des ravitaillements tous les dix kilomètres, une assistance bien huilée. C’est… » Il s’arrête, puis reprend : « Moi, si on me dit que le prochain point d’eau se situe dix bornes plus loin, ça me va. »

L’exemple parfait de sa philosophie ? Son coup de gueule poussé peu de temps avant les derniers championnats du monde de trail, organisés à Annecy (Haute-Savoie), à propos du départ différé entre les élites et les coureurs lambdas. « A mon sens, le trail ne doit pas prendre ce chemin. Le jour où j’ai remporté les Mondiaux (en 2009, à Serre-Chevalier), tout le monde était réuni… Pouvoir prendre un selfie avec Kilian (Jornet) ou François (D’Haëne) au départ de l’UTMB ou de la Diagonale des fous, c’est quand même top, non ?  » Oui, ça l’est.

« Aller d’un point A à un point B, c’est pour moi essentiel »

D’où la volonté de Thomas Lorblanchet d’effectuer un petit pas de côté, qu’il résume par à un « retour aux sources« , afin d’être en adéquation avec sa pensée. Ainsi, avec dix-huit gels et huit barres énergétiques, il a traversé le Massif-Central, via le GR4, en août dernier. Et ça, sans dossard, sans assistance. Juste pour le plaisir de gravir des montagnes, de dévaler des sentiers, de faire découvrir « (s)on territoire qui (lui) ressemble« , sur plus de 150 bornes.

Il résume : « Ce projet, je l’ai longuement mûri. J’y pense depuis que j’ai débuté. Être en pleine nature, seul ou non, avec pour objectif d’aller d’un point A à un point B, c’est pour moi essentiel. On touche du doigt la pureté de la discipline et ça me fait kiffer. » Et épingler un dossard, c’est aussi kiffant ? « J’aime les défis, les challenges personnels. Quand tu choisis de prendre le départ d’une course, c’est qu’elle te correspond et/ou te fait rêver. En 2015, j’ai choisi de m’engager sur la Western State ou encore le Grand Raid de la Réunion. Nul ne m’a forcé. Ces courses-là étaient conformes à mes attentes. Il faut toujours être en phase avec soi-même. »

Le message est passé. Pertinent. Comme son auteur. « Je ne dis pas que j’ai raison ou que j’ai tort. Maintenant, si je peux faire comprendre certaines choses, entraîner une prise de conscience, tant mieux. »  Une semaine après, donc, ses mots résonnent encore. « Il y a quoi derrière la montagne ? Est-ce je peux y aller ? Est-ce que j’en ai l’envie ? »

 

L’actualité de Thomas Lorblanchet à suivre sur son site, sa page Facebook et son compte Twitter.
Sa vidéo « Origines », qui retrace sa traversée du Massif-Central.

Si vous avez apprécié cet article, n’hésitez pas à visiter et à aimer la page Facebook de In trail we trust

0 thoughts on “Le « trail vrai » selon Lorblanchet

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial